Construction de 40 logements sociaux et de locaux commerciaux à Rennes

Le projet prend place dans un site remarquable, situé à l’inflexion de la rue Jean Guéhénno au bord d’un espace public majeur de la ville. Transformé par l’arrivée du métro et la nouvelle station Jules Ferry le site prend une envergure urbaine certaine soulignant naturellement les grandes « pièces » existantes qui l’habitent. En arrivant par l’est le regard est interpellé par la silhouette de la faculté de droit, ses amphithéâtres puis le pignon du bâtiment principal. Cette volumétrie crée un véritable seuil d’entrée vers l’espace public majeur que constitue le site. L’oeil glisse alors naturellement vers le nord dans le sens de la pente où se trouve l’élégante silhouette du bâtiment des Archives. Son pignon revêtu de pierre offre à l’espace public de la nouvelle place un volume d’une belle abstraction qui révèle en son sommet l’attique vitré. Là-haut, la vue sur la ville de Rennes doit être magnifique. Alors que l’esplanade descend vers les prairies saint Martin au nord, elle est prolongée au sud par le parvis existant du bâtiment universitaire. La faculté de droit et son parvis rehaussé occupent la partie est faisant face côté ouest à des bâtiments plus anciens. Au fond de la perspective, en haut de la pente, la façade nord est magistralement tenue par le lycée Jean Macé.

La visite des alentours révèle un quartier particulièrement agréable où la mixité du bâti accompagne celle des fonctions entre universités et logements que ce soit des opérations de logements collectifs ou de maisons avec leurs jardins. On peut voir avec quelle précision les architectures d’époques différentes expriment une attention forte à l’histoire urbaine des lieux, matériaux, murs de clôtures, végétation. On remarque également la modénature des architectures et des détails de toitures participant pleinement au dessin de l’ensemble. Enfin on peut apprécier plusieurs exemples d’architectures d’angles faites de pleins et de vides qui offrent souvent un pivotement de la volumétrie en décalage par rapport à l’angle lui-même. C’est le cas de la cafétéria des étudiants qui s’adresse particulièrement à la rue Jean Guéhenno mais dont la volumétrie pivote délicatement vers le parvis de la Faculté. C’est le cas encore de ces maisons « jumelles » qui constituent rue d’Antrain un pivotement subtile des volumes et de la géométrie irrégulière des deux rues qu’elles desservent.